regArds

Un plan de mobilité de zone n’est pas un plan de mobilité d’entreprise

Elément central dans la gestion d’une zone d’activités

Un plan de mobilité vise à réduire l’usage des transports individuels motorisés (TIM) et à inciter au report modal. La distinction entre le plan de l’entreprise et celui de la zone nécessite de préciser ce qui est du ressort de l’entreprise en interne et de ce qui peut être partagé à l’échelle de plusieurs entreprises avec la collectivité publique.

La répartition des mesures individuelles et collectives dépend des différents paramètres inhérents à la zone. Quel que soit ce contexte, la complémentarité des actions et des responsabilités encourage les entreprises à des pratiques vertueuses pour l’environnement et la qualité de vie au travail.

Du plan de mobilité d’une entreprise

A l’instar des pratiques du facility management ou parfois des ressources humaines, une entreprise peut disposer d’un plan de mobilité, qu’elle intègre dans ses règles de fonctionnement, diversifiant ainsi la palette de prestations en faveur des collaboratrices et collaborateurs. Un tel plan propose une série de mesures, parmi les plus courantes :

  • Règles du stationnement des collaborateur·trices, des visiteur·teuses
  • Télétravail
  • Subvention aux abonnements de transports en commun ou de vélos en libre-service
  • Subvention à l’achat de cycles
  • Participation à l’abonnement d’un système de mobilité partagée, type Mobility CarSharing
  • Mise à disposition d’une flotte de véhicules partagés au sein de l’entreprise
  • Plateforme de covoiturage réservé aux collaborateur·trices
  • Navettes
  • Parkings vélos sécurisés ; douches ; casiers
  • Contribution abonnement activités sportives à proximité
  • Bons ou avantages pour livraisons à domicile
  • Autres services

Ces mesures ont pour motif de réduire les déplacements individuels motorisés et de favoriser les modes de transports collectifs et moins polluants. Au vu des coûts et de la viabilité de certaines mesures, plusieurs d’entre elles méritent d’être mutualisées entre petites et moyennes entreprises localisées à proximité.

Au plan de mobilité d’une zone d’activités

Un groupe d’entreprises et la collectivité publique, le plus souvent entité organisatrice, mettent en place des mesures structurantes pour développer l’offre multimodale. Par le biais d’une convention d’objectifs, elles conviennent des coûts et planifient des mesures dans le but de regrouper des déplacements et d’atteindre un report modal significatif ou du moins la démonstration d’un changement de comportements.

  • Règle de stationnement de la zone
  • Aménagements d’espaces dédiés à la mobilité partagée, tel le Bike Sharing, Car Sharing
  • Plateforme de covoiturage
  • Navette
  • Points de recharge électrique et pompes à vélos
  • Parkings vélos sécurisés
  • Aménagements d’itinéraires et espaces publics conviviaux
  • Facilités et services à la personne : distributeurs, restauration, activités sportives, crèches
  • Conciergerie
  • Promotion d’actions combinées
  • Communication

Il semble évident qu’un plan de mobilité de zone doit s’adapter à la typologie des activités et au développement du tissu socioéconomique. Par exemple, un périmètre d’activités qui comporte des commerces ne présente pas les mêmes enjeux en termes de plans de mobilité d’entreprise et de zone, qu’un périmètre à prédominance d’entreprises générant des activités de production et d’administration.

La gestion d’un plan de mobilité de zone diffère aussi d’une zone d’activités à une autre en fonction de leur genèse et de leur évolution, tant au niveau de l’affectation et de la typologie des activités, de l’évolution du périmètre, que de la capacité d’accueil et des opportunités de développement des entreprises.

Cette gestion est aussi tributaire de la stratégie foncière qui peut être maîtrisée, tout ou partie, par une collectivité publique, par des entreprises ou une atomicité d’acteurs. Le profil foncier de la zone influe ainsi sur son pilotage et sa gestion, car plus la propriété est fragmentée, plus la coordination et la gestion d’ensemble est complexe.

De surcroît le turnover des entreprises induit l’adaptation et le renouvellement des actions de mobilité. Ce qui rend la tâche de coordination fastidieuse. A cela s’ajoute le constat que les mesures de mobilité sont encore trop souvent perçues comme une contrainte.

Ces dernières décennies, les résultats des plans de mobilité sont mitigés relativement aux résultats de report modal. L’expérience montre l’intérêt d’intégrer la gestion d’un plan de mobilité de zones dans une palette de prestations et de services à la zone.